Site de Rivière Lézarde

Le Cirad est l’organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes.

Le Cirad a identifié trois sites d’enfouissement potentiels de produits phytopharmaceutiques en Martinique, l’un sur un terrain lui appartenant à Rivière Lézarde (commune de Saint-Joseph), un autre sur un terrain lui ayant appartenu au domaine de Moutte (Nord de Fort-de-France), et le dernier sur le Campus agro-environnemental Caraïbe (CAEC) au Petit-Morne (Lamentin).

Afin de remédier à cette situation, le Cirad a décidé de procéder à un diagnostic conduisant à la gestion de ces trois sites d’enfouissement. Cette opération permettra de déterminer la présence effective de produits, leur nature exacte, d’analyser, le cas échéant, l’état de l’environnement à proximité (sol, eau) puis de remettre les trois sites en état si nécessaire. Le Cirad a fait appel à l’ADEME (l’Agence de la transition écologique) qui apporte toute son expertise technique pour les différentes phases de l’opération.

Le Cirad a mis en place un Comité de suivi de cette opération qui regroupe des représentants de la Collectivité territoriale de Martinique, des villes de Fort-de-France et de Saint-Joseph, de la préfecture (DAF, DREAL), de l’ASSAUPAMAR - association protection de l’environnement - ainsi que les riverains des trois sites et de l’ADEME.

A chaque étape clé de l’opération, le Cirad rend compte au comité de suivi de l’avancée des travaux et des initiatives prises en totale transparence.

A ce stade ce comité s’est réuni trois fois, à sa création (octobre 2024), en mars et en septembre 2025.

Le Cirad, à l’issue d’une consultation publique, a sélectionné, en janvier 2025, la société EODD Ingénieurs Conseils ( https://www.eodd.fr/ ) pour l’assister dans la maitrise d’ouvrage tout au long de l’opération de gestion de ces sites d’enfouissement.

Le phasage de l’opération a été défini en accord avec la méthodologie nationale de gestion des sites et sols pollués qui se réfère à la norme NFX31-620 :

  • Phase I : Etude historique et documentaire, dont reconnaissance par géophysique : de février à avril 2025 ;
  • Phase II : Diagnostic et plan de gestion : présentation du programme d’investigations en septembre 2025 et présentation des résultats fin 2025;
  • Phase III : Travaux d’enlèvement des déchets et de dépollution (le cas échéant si pollution avérée) : de juin à septembre 2026.

La première étape pour localiser plus précisément les enfouissements a démarré au printemps 2025. Dans le but de préciser de manière non intrusive la localisation pressentie des enfouissements, EODD a déployé la méthode géophysique qui consiste à mesurer les variations de la conductivité du sol par induction électromagnétique. Les analyses des données ont permis de définir les plans de fouille des sites.

Conformément à la norme NFX31-620, une étude historique et de vulnérabilité des milieux a été réalisée et a donné lieu au document « Mission INFOS selon la norme NF X31-620 ». Ce document décrit les enjeux sanitaires et environnementaux à considérer sur chacun des sites :

  • Les sources potentielles de pollution ;
  • Les différents milieux de transfert et leurs caractéristiques ;
  • Les enjeux à protéger : les populations riveraines, les usages des milieux et de l’environnement, les milieux d’exposition et les ressources naturelles à protéger.

Pour la phase II, le Cirad a missionné en juillet 2025 la société GINGER BURGEAP pour la mise en œuvre du diagnostic sur les cinq sites d’enfouissement de déchets phytopharmaceutiques en Martinique. Il s’agit de caractériser les déchets et les sols environnants : leur localisation, leur nature, leur état et, le cas échéant, caractériser les autres milieux rencontrés qui pourraient être éventuellement impactés (eaux de surface et eaux souterraines), et enfin de proposer des mesures de gestion de ces déchets au moyen d’un plan de gestion.

Le programme d’investigation de cette phase a démarré en septembre 2025 et durera jusqu’à novembre 2025. Les résultats seront alors présentés au comité de suivi puis rendus publics.

A l’issue de la phase II (fin 2025), nous auront les éléments pour objectifs pour concevoir la phase III, pour laquelle 2 scenarii sont possibles :

  • Soit les milieux environnementaux sont indemnes, il n’y a pas eu de fuites et dans ce cas la composante dépollution de la phase III ne se justifie pas.
  • Soit les milieux environnementaux sont pollués, il faudra mettre en oeuvre un plan de gestion comportant des analyses plus approfondies pour identifier les périmètres pollués et la remise en état des terrains.

Le Cirad se tient à la disposition des populations pour répondre à leurs éventuelles questions concernant cette opération. Vous pouvez d’ores et déjà trouver quelques éléments de réponse dans la foire aux questions ci-dessous ou nous contacter directement : contact@desenfouissement-martinique.fr

Foire aux questions

  • Comment les sites d’enfouissement ont-ils été identifiés ?

    Le Cirad a pris très au sérieux les travaux de l’Assaupamar concernant le site de Rivière Lézarde et a conduit un audit interne. Cet audit a permis d’identifier avec précision la parcelle où se trouveraient les produits enfouis et, par ailleurs, d’identifier deux potentiels autres sites d’enfouissement (à Moutte et au Petit-Morne).

  • Quels seraient les produits enfouis ?

    Il s’agirait, a priori, de produits phytopharmaceutiques, de résidus d’essais menés en parcelles expérimentales par le Cirad.

    Plus précisément, il s’agirait majoritairement de nématicides, une catégorie de produits utilisés pour protéger les plantes de vers vivant dans les sols et de fongicides (pesticides dont la propriété est de contrôler, repousser ou détruire les champignons, susceptibles de se développer sur les cultures). L'identification précise de ces produits n’est pas encore connue à ce jour, mais les premiers éléments indiquent très vraisemblablement qu’il ne s’agirait pas de chlordécone.

    Les données recueillies restent encore à préciser, avec des quantités estimées à plusieurs dizaines de kilos. Ces quantités correspondent à ce qui est nécessaire pour traiter une superficie d'environ un hectare en bananeraie.

  • Quelles activités ont lieu sur les terrains concernés par les opérations d’excavation ?

    Sur le terrain de Rivière Lézarde, un agriculteur cultive des bananes. Le terrain de Moutte est proche d’un logement que le Cirad loue mais actuellement inoccupé. Le CAEC au Petit-Morne est le site principal et historique du Cirad en Martinique, l’enfouissement serait en amont du parking.

  • Pourquoi ces produits auraient-ils été enfouis ?

    Il s’agit d’opérations relativement anciennes ; nous n’avons pour l’heure pas connaissance des motifs qui auraient conduit à une telle situation qui est évidemment regrettable.

  • Est-ce que nos terrains, jardins, ont pu être pollués ?

    En l’état, nous ignorons si des dommages ont été causés par ces opérations d’enfouissement. Toutefois, les premières analyses des sols en surface n’ont pas montré de contamination des sols. Nous pourrons vous apporter plus de précisions fin 2025 quand nous aurons les résultats des analyses de tous les prélèvements de sol. Le Cirad prendra en charge toute remise en état qui s’avérerait nécessaire.

  • Quels seraient les risques pour la santé ?

    À date, aucun cas particulier d’effet indésirable lié à la présence de ces produits n’a été signalé.

  • Est-ce que cette opération présente un quelconque danger ?

    Il s’agit d’une opération standard qui ne nécessite pas d’évacuer les habitations ni de précaution particulière à prendre pour les riverains. Les trois périmètres sont de quelques dizaines de mètres carrés et sont sécurisés.

    Le Cirad n’est pas spécialiste de ce type d’opération et d'une part, a fait appel à un expert externe (Assistant à la Maitrise d’Ouvrage, la société EODD) et, d’autre part, travaille en étroite collaboration avec l’ADEME qui a une longue pratique d’intervention sur des sites pouvant être exposés à la présence de déchets. Ainsi toutes les précautions seront prises pour que les produits soient évacués, conformément à la réglementation et avec des conditions de sécurité maximales. Les produits retirés rejoindront une filière de traitement adaptée et spécifiquement prévue à cet effet.

  • Combien de temps va durer l’opération ?

    Les travaux ont démarré en mars 2025 et la phase de diagnostic se terminera en novembre 2025. Si il y a pollution des milieux l’opération continuera en 2026.

  • Qui contacter pour obtenir des informations sur l’opération ou poser des questions ?

    Si vous n’avez pas trouvé la réponse à vos questions dans cette foire aux questions, vous pouvez adresser vos questions à l’adresse suivante : contact@desenfouissement-martinique.fr

  • Qui sommes-nous ?

    Le Cirad est l’organisme français de recherche agronomique et de coopération internationale pour le développement durable des régions tropicales et méditerranéennes.

    Avec ses partenaires, il co-construit des connaissances et des solutions pour des agricultures résilientes dans un monde plus durable et solidaire. Il mobilise la science, l’innovation et la formation afin d’atteindre les objectifs de développement durable.
    Il met son expertise au service de tous, des producteurs aux politiques publiques, pour favoriser la protection de la biodiversité, les transitions agroécologiques, la durabilité des systèmes alimentaires, la santé (des plantes, des animaux et des écosystèmes), le développement durable des territoires ruraux et leur résilience face au changement climatique.

    Présent sur tous les continents dans une cinquantaine de pays, le Cirad s’appuie sur les compétences de ses 1800 salariées et salariés, dont 1240 scientifiques, ainsi que sur un réseau mondial de 200 partenaires. 

    En Martinique, le Cirad, fort de ses 50 salariés permanents et avec ses partenaires accueillis au Campus agro-environnemental Caraïbe, œuvre via la recherche pour un développement durable de la Martinique et plus globalement des Antilles et de la zone caraïbe, en répondant aux nouveaux défis de l’agriculture et de l’environnement dans un milieu insulaire sous fortes contraintes.